21 avril 2014

2014   



LOg utilise ce jeu de lumière comme une formule esthétique liée à la mise en scène : sa construction architecturale génère du hors-champ dans le champ et à l’inverse, la concentration de formes répétées se rassemble au strict élément clair. LOg a jeté au coeur du tableau une lumière crue qui baigne la façade et le sol blanc. Les arbres bénéficient eux aussi d'un éclairage sans pitié, qui révèle avec acuité leur ombrage. La transition du clair obscur se fait dans une progression douce sur le ciel et sur la haie d'arbres qui bordent la droite du tableau et dévoile ainsi une multitude de dégradés. Les verts perdent ainsi leurs détails comme dans une longue plongée vers l’obscurité. L’ombre et la lumière constituent dans leur relation un matériau premier. 
C’est la première série de scènes urbaines et rurales combinant lignes fines et larges, baignées d’une lumière crue et sans concession, dans laquelle les figures humaines sont absentes. Sur cette oeuvre la fenêtre s'ouvre vers l'extérieur, un point de vue architectural niché au creux de la nature. La bâtisse apparaît comme un lieu de refuge contre l'hostilité de la forêt où les arbres semblent un peu effrayant. 
Une maison au design austère se dresse sur le haut d'une colline de résineux. La physionomie de cette demeure a presque un visage humain avec ses deux hublots de verre qui fixent le spectateur. Cela lui donne une allure étrange et presque menaçante. LOg l'a placée en contre-plongée, obliquement illuminée et baignant dans une lumière verdâtre. 
LOg crée une représentation naturaliste d'architecture contemporaine. Une partie de l’œuvre exprime la relation entre nature et monde moderne. Le vide et le silence règnent dans tout espace. La maison semble désertée et menacée par l'hostilité d'arbres présentés au premier plan allant jusqu'au seuil de la porte. Leur présence se fait humaine et crée une ambiance effrayante. 
L'oeuvre se déroule parfois à l'intérieur d'un décor d'architecture au design froid. Elle questionne sur le lien qui unit le réel et sa représentation picturale. Le travail du duo s’articule aussi autour de l’influence que peut exercer le cinéma sur notre perception de la réalité. 
L’implication et la participation du spectateur dans l’oeuvre de LOg contribuent au parcours mental ou physique de son architecture. L'artiste questionne la relation établie entre l'intérieur de habitation et la nature qui l’accueille dans le fond de l'oeuvre. Par l’espace du tableau, l’espace externe prend tout son sens. Il interroge le spectateur sur son rapport au lieu et par là même sur sa position au monde. 
De la peinture de LOg née une représentation photographique de décors architecturaux. Deux approches artistiques qui ont en commun la notion de cadre, de composition par rapport au cadre. Le duo d'artistes nous plonge ainsi dans un monde tout en dimension, dans un espace ouvert, presque improbable, comme si le pinceau devenait caméra et le tableau film. 
Dans une des vues d’intérieur, LOg oppose durement une lumière qui s’accorde dans des harmonies d’une clarté de soleil intense. Ses effets sur les murs et le sol, comme les reflets de la vitre, sont traités avec la même attention respectueuse et quasiment amoureuse. 
Une perspective saisissante de l'espace qui révèle le talent des artistes 
N. Maffre et Méa N. Ambrozo au sein de leur collaboration artistique. 
La peinture de LOG possède un caractère éminemment photographique. La vue en hauteur, en plongée, et contre-plongée en témoigne, de même que les cadrages, les effets d’éclairage et la mise en scène de ses tableaux. LOG joue avec la présence des fenêtres et use d'un certain voyeurisme pour les intérieurs : le cadrage de la fenêtre crée une sorte de petit théâtre. La position du spectateur est celle d’une place au balcon d’un théâtre. La peinture de LOg possède un caractère photographique et théâtrale indéniables. 
Ces oeuvres ont un effet puissant sur l'imaginaire du spectateur qui aura sûrement de la difficulté à s’en détacher. Elles dégagent une perfection formelle, une éloquence muette, une puissance dramatique et un caractère énigmatique. 
La nudité de l’architecture des maisons procure une charge émotionnelle. Les fenêtres sont omniprésentes dans la peinture de LOg, dont on notera que les portes elles sont quasiment absentes.
Le pinceau de LOg est calme, la lumière ruisselle avec légèreté.